Dans le cadre du Projet Europe (déjà cité dans le précédent article) et sous l’impulsion de leur professeur de français (Mme Bourdeau), les élèves de TPCE2 ont participé au concours AMOPA « Nous l’Europe » qui consistait à écrire le discours du nouveau Président du Parlement Européen lors de son investiture.
Les 12 élèves de la classes se sont mobilisés pour écrire un texte commun d’une seule voix (Voir ci-dessous).
Cela était un challenge pour eux car ils allaient être en concurrence avec des élèves de filières générales et même des classes Post-Bac. C’est donc avec beaucoup d’étonnement et de fierté qu’ils ont appris que leur texte avait été retenu et qu’ils seraient primés. Ainsi, une délégation de deux élèves (représentant la classe) a pu bénéficier d’un séjour de 3 jours à Strasbourg (photos) avec leur professeur du 4 au 6 juin pour une belle découverte culturelle européenne. Félicitations aux élèves et à leur professeur. Une remise officielle d’un prix à toute la classe par l’association AMOPA aura lieu le 2 juillet à 13h au Lycée, en même temps que la remise des récompenses aux élèves méritants.
DISCOURS PROPOSE PAR LES ÉLEVÉS DE TPCE2 LAURÉATS :
« Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à vous remercier de m’avoir élu(e). Je suis honoré(e) d’être votre président(e) et de représenter à travers vous près de 500 millions d’Européens. Je veux aussi dès maintenant rendre hommage à mon prédécesseur Monsieur Antonio Tajani pour le travail qu’il a fourni. J’espère que mon action sera aussi féconde. Pour cela, je serai présent(e) auprès de vous pour encadrer les débats et faire en sorte que nous prenions les bonnes décisions. Je n’occulte pas les difficultés de ce poste et je compte sur vous, sur votre engagement et sur votre discernement pour faire face aux défis, nombreux, qui nous attendent. Le premier d’entre eux est d’assurer la sécurité et la défense de nos concitoyens mises à mal par la menace terroriste et les conflits extérieurs. L’évolution de la situation en Syrie doit retenir toute notre attention. Pouvons-nous proposer une réponse commune sur la place de M. Bachar-el-Assad, compte tenu de tout ce qu’il a infligé à son peuple ? Que faire des combattants de Daesh et de leurs enfants ressortissants de l’Union européenne ? Devons-nous intervenir dans la reconstruction du pays aujourd’hui dévasté par huit années de guerre ?Dans un monde excessivement concurrentiel, nous devons aussi exister en tant que véritable acteur stratégique et faire entendre notre voix face aux autres pôles de puissance que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie. Les progrès technologiques, souvent bénéfiques, peuvent aussi être les vecteurs d’une nouvelle criminalité dans le domaine numérique en particulier, capable entre autres d’espionner nos entreprises, de voler nos données personnelles, de diffuser des messages de haine, de manipuler l’opinion publique. Nous devons prendre des mesures communes afin de protéger nos concitoyens ! L’immigration est un problème qui nous préoccupe et qui est à l’origine de tensions. Mais nous devons avoir conscience que ces personnes qui traversent nos frontières au péril de leur vie sont contraintes au départ par des souffrances cumulées liées à des conditions de vie misérables, la guerre ou la persécution. Notre devoir est de les accueillir convenablement et de trouver une solution pour leur avenir. Mais sans doute devons-nous aussi penser au problème de manière plus globale et soutenir les régions d’émigration afin de prévenir ces déplacements de population.
Notre assemblée doit aussi mener une politique courageuse pour défendre la planète et sa biodiversité. Le réchauffement climatique, l’usage irraisonné des ressources naturelles, la pollution due notamment aux déchets plastiques ont des conséquences désastreuses sur l’environnement et les hommes. Nous ne pouvons pas ne pas réagir !
Mes chers collègues, ces derniers temps, des attitudes de haine, des attitudes qui montrent un mauvais visage de l’Europe ont été observées. Je le rappelle haut et fort : l’antisémitisme, le racisme, les inégalités entre les hommes et les femmes, l’homophobie, toutes ces discriminations sont contraires à nos principes et doivent être combattues absolument ! L’Assemblée que je préside sera tout particulièrement vigilante vis-à-vis de ces dérives intolérables ! Malheureusement, vous le savez, notre tâche est encore rendue plus ardue par la défiance de certains au sein même de l’Union européenne.Des critiques portent sur la lourdeur et la complexité du fonctionnement des institutions qui apparaissent éloignées de la vie quotidienne des citoyens. Les déséquilibres entre les pays membres qui ont pourtant été réduits sont montrés du doigt. On en vient même à rendre l’Union responsable de tous les problèmes politiques, économiques et sociaux au niveau national ! Et pourtant, que de progrès ont été réalisés grâce à l’Union européenne !Grâce à l’union des 27, nous vivons dans une des zones les plus prospères du monde. Notre espérance de vie élevée témoigne de la qualité de nos conditions d’existence. Notre modèle social est envié dans le monde entier. Et pourtant, que de liens nous unissent ! Outre nos liens économiques certes essentiels, ce qui nous unit également c’est notre histoire commune qui fait partie de notre identité d’Européen. Vous le savez, l’Europe a vu naitre de grandes civilisations pendant l’Antiquité : celles des Grecs et des Romains à qui nous devons les mythes, la philosophie, et la mise en place d’un droit écrit. Les Humanistes puis les Philosophes du siècle des Lumières nous ont permis de nous émanciper et nous ont légué les idéaux démocratiques que nous avons ensuite confortés. Ces valeurs de tolérance, de solidarité, de libertés individuelles, d’opinion, d’expression, de religion sont aujourd’hui des principes fondamentaux de l’Union européenne. De tout cela nous sommes fiers. Mais l’Europe a aussi connu des heures sombres de guerres et de tragédies que nous avons réussi à surmonter et qui nous rendent encore plus précieuse la paix dont nous profitons depuis plus de 70 ans grâce à la construction européenne. Aujourd’hui, des relations fortes nous unissent sans parler des liens familiaux qui sont de plus en plus nombreux. Nous pouvons circuler librement à l’intérieur de ce grand territoire sans frontière. Les échanges des jeunes en particulier sont encouragés avec le programme Erasmus qui rencontre d’ailleurs beaucoup de succès. Nos jeunes se sentent Européens ! Des artistes belges n’ont-ils pas été récemment récompensés aux Victoires de la musique française ? Ces liens de confiance, d’amitiés et d’intérêts, le Parlement européen doit les préserver car ils sont gages de prospérité, de stabilité et de paix ! Mettons-nous au travail dès à présent pour atteindre nos objectifs et construire un avenir encore meilleur ! «